lundi 23 juin 2014

Pourquoi on "craque" ? (compulsions alimentaires)

C'est décidé, on s'y met. On en a assez de ces douleurs par-ci par-là, voire de ces maladies chroniques. On a tout compris ou presque, et on veut vraiment faire des changements dans son alimentation.
Alors on commence, on fait tout bien "comme il faut", on est content de soi, et puis... Et puis un jour, on craque. Malgré toute notre détermination, malgré toutes nos résolutions, on n'arrive pas à résister à l'éclair en chocolat dans la vitrine, ou encore on rêve d'un simple plat de pâtes à la sauce tomate qu'on rentre vite se préparer à la maison.

(photo : Mathurin)


Et après, on culpabilise - en plus de se sentir mal dans notre corps qui nous le fait payer à sa manière.

J'avais rédigé un billet sur la question de conserver ou non un minimum d'alimentation toxique pour ne pas être malade après un écart. J'étais arrivée à la conclusion que non, mais qu'il fallait se laisser le droit de faire ces écarts, à condition d'en assumer les suites (que je qualifiais de souhaitables et bénéfiques).
Mais il s'agissait là de choix conscients, de décisions faites en toute lucidité. Cette fois, je m'intéresse aux "craquages", ces faiblesses contre lesquelles on aimerait lutter pour telle ou telle raison, mais qui sont plus fortes que nous. Un craquage, c'est un "besoin" compulsif d'aller vers un aliment dont on sait qu'il ne nous fera pas de bien.

Pourquoi, alors qu'on a clairement énoncé notre choix d'une alimentation physiologique, est-on soudainement attiré par un aliment non physiologique ?

1) La première raison est d'ordre physiologique : il y a addiction physiologique.

De nombreux aliments non physiologiques contiennent des opiacés (substances contenant de l'opium ou exerçant une action comparable à l'opium). Ces opiacés, une fois dans l'organisme, vont se fixer sur les récepteurs de la sérotonine (hormone du bien-être) et augmentent la sensation de plaisir, en même temps qu'ils augmentent la dépendance à leur propre consommation - forcément.
Ces opiacés se retrouvent par exemple dans le blé. La protéine dite "gliadine" agit dans le cerveau sur les mêmes récepteurs qui reçoivent les opiacés. Il s'en suit une augmentation de l'appétit, ou plutôt une diminution de la sensation de satiété. Ainsi, le blé crée une accoutumance qui pousse à en manger toujours plus.
On les retrouve également dans le lait et ses dérivés, notamment le fromage où ces opiacés sont bien concentrés. Une étude a en effet montré que le lait de n'importe quelle espèce contient naturellement de la morphine. Pourquoi cet opiacé a-t-il sa place dans cet aliment ? Tout simplement parce que la morphine a un effet calmant et réconfortant d'une part, qui a pour but de réconforter le petit de l'espèce, et d'autre part, parce que son caractère hautement addictif permet la survie de l'espèce en rappelant instinctivement le bébé vers sa mère, pour qu'il se nourrisse et acquière force et vitalité.
Ça, c'est parfaitement acceptable dans le cadre normal de l'allaitement naturel, dans le respect de chaque espèce. Par contre, ça devient totalement dénaturé et pervers quand les individus d'une espèce (humaine, en l'occurrence), censés être sevrés depuis des années, consomment le lait d'une autre espèce (vache, brebis...) et en sont physiologiquement complètement accros.
Dans son livre Breaking the food seduction, le docteur Neal Barnard montre comment le fromage, du fait de sa haute concentration en caséine (qui se fragmente en "casomorphine" lors de la digestion), et de la présence d'une substance qui agit comme une amphétamine, la phenylethylamine (ou PEA), est un aliment physiologiquement addictif qui se comporte comme une vraie drogue.
Attendez, ce n'est pas tout. On retrouve cette PEA dans les saucisses et le chocolat. On retrouve ces opiacés dans la viande. Bref, autant d'aliments non physiologiques qui agissent, sans que nous en ayons forcément conscience, comme des drogues sur notre cerveau.

Mais l'addiction physiologique peut également provenir d'un déficit hormonal dans un organisme. Avec la vie stressante et polluée que nous vivons, il arrive trop souvent que nos glandes surrénales soient à plat. Bien sûr, on ne le sait pas, parce que l'alimentation moderne est pleine de stimulants qui nous maintiennent debout. C'est le cas notamment de l'abondance de produits animaux dans le régime actuel : faute de produire assez d'hormones, on va les chercher chez les animaux. D'où ce "besoin" en produits animaux, cette appétance pour la viande. On y trouve les hormones sécrétées en masse par l'animal au moment de l'abattage : hormones de stress (comme le cortisol, l'adrénaline, la norépinéphrine ou noradrénaline) qui, récupérées par le consommateur de viande, stimulent son système épuisé, pallient ses déficiences de production, et... le rendent accro à la source.

Enfin, une autre cause de l'addiction physiologique est notre flore intestinale. Elle se développe en fonction de notre alimentation, elle s'adapte. Or après une alimentation fondée sur les céréales, qui sont composées de sucres complexes, il est évident qu'on aura une flore basée sur la décomposition des sucres... autrement dit : une prolifération de candida albicans, même si on n'en a pas (encore) les manifestions !
Bref, qu'il s'agisse du candida ou des ses collègues, quand il y a une dysbiose (déséquilibre de la flore intestinale), ça va forcément poser problème lors d'un changement alimentaire : les bactéries et levures présentes, si on ne leur apporte pas la nourriture pour laquelle elles sont là, vont vite crier famine ! On percevra alors le message d'un besoin compulsif de tel ou tel aliment.

On voit donc comment nos "craquages" peuvent être dus à nos addictions physiologiques. Mais ce n'est pas suffisant pour les expliquer, car les addictions psychologiques peuvent également entrer en jeu.

2) Les addictions psychologiques

On craque "psychologiquement" sur un aliment qui ne fait pas partie du plan alimentaire qu'on s'est donné (ou vers lequel on tend) quand on se trouve une bonne raison pour le consommer malgré tout. Le cas typique c'est quand on justifie cette prise alimentaire par un argument du genre : "Je sais que ce n'est pas bon pour moi, mais j'aime ça, et j'ai envie de me faire plaisir". Argument qui en fait est empreint de l'addiction physiologique dont nous venons de parler.
On peut même aller faire plein de recherches sur internet pour trouver LA raison (la vitamine, la protéine, etc) qui nous permet de garder bonne conscience. Or si on creuse un peu, on se rend vite compte que cet aliment n'apporte rien de plus intéressant que les fruits et les légumes d'une alimentation adaptée à l'espèce humaine.
Finalement, tous les arguments psychologiques se cassent le nez sur les conséquences physiologiques, car ces craquage justifiés, souvent même revendiqués, entretiennent au final complètement l'addiction physiologique. Cercle vicieux. La vraie liberté, au lieu d'être "Je mange ceci parce que je mange ce que je veux" (soumission aux addictions physiologiques) n'est-elle pas plutôt de dire "Je n'en mange pas, même si j'aime ça, parce que je sais que ça ne me fait pas de bien" ?

3) Comment lutter contre ces addictions ?

Une fois démasquées, comment s'en défaire ? Malheureusement je n'ai pas de baguette magique, ni de solution miracle. Le seul moyen de s'en défaire, c'est le sevrage.
Et là, à chacun son sevrage. Personnellement, dans mon cas j'ai pratiqué le sevrage net, d'un coup d'un seul, parce que j'avais vraiment envie de changer les choses, et rapidement. C'est ma manière de faire mais pour certaines personnes il vaut peut-être mieux passer par un sevrage en douceur, en se donnant du temps, mais en se donnant un but ou une échéance tout de même.
Pour les enfants, j'y suis allée plus doucement de manière générale. Par exemple il y a 8 ans pour ce qui est des produits laitiers j'ai dit à Mathurin (4 ans à l'époque, Eugénie venait de naître donc elle était hors jeu !) qu'il n'en aurait plus à la maison mais qu'il pouvait en consommer à l'extérieur (anniversaires, invitations...). Jusqu'à ce qu'il prenne vraiment conscience du mieux-être qu'il ressentait lorsqu'il n'en consommait pas du tout, et là il a accepté de ne plus du tout en manger même dehors.
Il en a été de même pour les bonbons et les cochonneries industrielles pour Eugénie - Mathurin n'ayant jamais été attiré par ça. Elle faisait ses expériences ponctuelles, se rendait compte du résultat, et en tirait (avec mon aide !) les conclusions.
Notre dernier retrait alimentaire majeur a été le gluten. Les enfants étant plus grands (11 et 7 ans), j'ai proposé un sevrage assez brutal, tout en expliquant mon choix (en fait, tout ce que vous trouvez sur ce blog, je le leur ai expliqué au fur et à mesure, ils ont donc eu accès à toutes les informations que vous pourrez y lire). Et j'ai vu les maux de ventre d'Eugénie s'atténuer de manière incroyable, les allergies ORL de Mathurin disparaître... ils n'ont eu qu'à se rendre à l'évidence.

Aujourd'hui, où en sommes-nous avec nos "craquages" ?

Je ne parlerai pas de Takaya qui mange comme nous à la maison (vegan + cru à 85%) mais qui doit parfois se plier aux contraintes lors de repas business pendant la semaine.
En ce qui concerne Mathurin et moi, tout roule. Plus aucun craquage. Si on a décidé de ne pas manger quelque chose qui, avant, nous mettait l'eau à la bouche, on n'en a pas du tout envie maintenant. Je repense aux vacances d'hiver en février, où nous étions dans un hôtel avec buffet : nous passions sans nous arrêter devant ce qui, quelques semaines plus tôt, nous aurait fait envie. Plus récemment, Mathurin a été invité à un dîner avec ses copains et ses enseignants. Tout le monde a pris le plat hamburger-frites et lui a demandé le salad bar.

Et il ne s'agit pas de dire que "Mathurin est raisonnable" ou "Tu as de la chance, ton fils t'écoute" ! Il faut se rendre à l'évidence : parce que nous avons dépassé le stade du sevrage, nous n'avons plus cette flore intestinale qui crie famine devant un plat de pâtes, nous n'avons plus ce besoin d'apport hormonal extérieur, nous n'avons plus ces addictions alimentaires. Il n'y a donc plus lieu de parler de lutte, et nous n'avons aucun mérite à ne plus avoir envie de pâtes, de fromage, de pâtisseries sucrées. Pas plus que vous n'auriez de mérite à renoncer à n'importe quel aliment que vous n'aimez pas, qu'il soit physiologique ou non.

Eugénie quant à elle, c'est une autre histoire. Pour ce qui est du chapitre produits laitiers, comme elle n'y a jamais touché elle n'y a jamais renoncé, donc ça ne compte pas. Mais il faut reconnaître qu'en passant devant un restaurant italien, l'appel est pâtes est là... Elle loucherait également volontiers sur des pâtisseries... Tiens donc ? Étrangement, c'est elle qui présente tous les symptômes de l'intestin enflammé... Son intestin est donc encore habité par la flore qui prolifère au contact du gluten, et qui lui donne ces "envies".
Alors quel est mon comportement devant ces envies ? Au début, je l'ai laissée faire ses expériences. Elle les payait ensuite par de sévères douleurs intestinales et des diarrhées. Par la suite, j'ai dit non, fermement, tout en expliquant et en lui rappelant les conséquences. Maintenant, elle me dit juste "Je sais que je ne dois pas en manger, mais ça me donne envie" ; mais elle n'en mange pas. J'ai donc bon espoir que l'addiction, contre laquelle il est si dur de lutter à 8 ans, finisse par disparaître, et j'estime de mon devoir de parent de l'y aider - en lui expliquant exactement ce que je viens d'expliquer dans ce billet notamment.

En conclusion, il faut comprendre que les addictions alimentaires n'ont au départ aucune relation avec la volonté, et qu'il ne faut donc pas culpabiliser ceux qui ne cessent de "craquer". Toutefois, une fois qu'on a compris le processus et les causes des addictions qui nous empêchent d'évoluer dans le sens qu'on s'est donné, il est vrai que le sevrage demande des efforts - comme toute désintoxication.

Mais de toute manière, tout moment de crise n'est-il pas un moment de choix ? Ce n'est pas lorsque tout va bien qu'on fait des choix : pourquoi changer quelque chose, alors que tout fonctionne ? C'est vraiment dans les situations de crises qu'on exprime sa liberté - de penser et d'agir.

Caroline

lundi 16 juin 2014

Brownie cru vite fait bien fait

(photo : Takaya)


Je ne fais plus vraiment de pâtisserie, même crue. Mais aux grandes occasions... Et l'anniversaire de mon chéri en est une.
Je voulais donc - évidemment - un gâteau cru, avec peu d'ingrédients, et rapide à réaliser. J'ai bien pensé à mon brownie fondant, mais je le voulais sans ajout d'huile, sans sirop d'agave ni d'érable, et sans cacao puisqu'on ne consomme plus ces produits (la recette précédente date d'il y a plus d'un an). Qui plus est, je ne voulais pas de noix. Bref, je ne voulais pas de cette recette ;o)

Que reste-t'il alors ? Des dattes, des graines de tournesol, de la banane, et de la caroube. Quatre ingrédients pour un gâteau d'anniversaire ultra rapide à faire et bien moelleux.

Ingrédients pour 4 personnes :

  • 50g de graines de tournesol trempées 1 heure
  • 170g de dattes
  • 1 banane bien mûre
  • de la caroube, de la poudre de vanille, et pour décorer un peu de coco râpée.

Méthode au robot mixeur : mixer les graines égouttées, ajouter les dattes et mixer, puis la banane, et enfin la caroube et la vanille.

Méthode à l'extracteur de jus (que j'ai utilisé) : avec l'embout sans filtre, passer d'abord les graines égouttées, puis les dattes, puis la banane, et repasser la mixture au moins une fois en laissant tourner l'appareil (récupérer ce qui tombe dans le bol et le remettre dans l'entonnoir au fur et à mesure).
Ajouter la poudre de caroube et de vanille, bien mélanger.

Préparer une petite barquette en la chemisant de papier sulfurisé comme ici, et y tasser la préparation.
J'étais pressée, alors j'ai laissé mon brownie au congélateur pendant 45 minutes mais quelques heures au frigo auraient également été parfaites.

Démouler, et décorer de coco ou de ce que vous voulez.

Bon anniversaire Takaya !

Caroline

lundi 9 juin 2014

Durée de transit des aliments dans l'estomac

Depuis que je consomme une alimentation plus en accord avec les lois de la physiologie humaine, j'ai faim plus souvent. Je mange donc plus souvent. Pas par gourmandise, mais par besoin. Cela ne me dérange en rien, notez, car j'ai cessé depuis longtemps de culpabiliser de ne pas "tenir jusqu'à midi" après mon petit-déjeuner de fruits. Remanger des fruits en en-cas à la maison, emporter des bananes au bureau, franchement c'est facile !

Ça m'a fait m'interroger sur la rigidité de nos "horaires" de repas. Je trouve ça totalement non physiologique, et ça devient carrément de la torture qu'on inflige à nos organismes quand on doit s'y plier par convention sociale. Qu'il faille attendre parce que "ce n'est pas encore l'heure", alors qu'on crève de faim, ou qu'on doive passer à table parce que "c'est l'heure", alors qu'on ne ressent pas le besoin de manger, c'est une manifestation de plus de la maladie de notre civilisation.

Cela dit, à la maison, nous respectons des horaires au moins pour le dîner. Mais si avant les enfants ont mangé plein de fruits parce qu'ils avaient faim, ça ne me dérange pas. Je préfère 100 fois qu'ils se nourrissent de fruits et de noix que de se jeter sur le riz du dîner qui n'est là que pour "remplir" quand on a encore faim après les légumes et les salades. Je ne les empêche donc jamais de manger 3 bananes juste avant le repas s'ils en ont envie.

En m'intéressant à ce phénomène des horaires des repas, je repensais à nos repas d'avant, disons "conventionnels", avec des aliments cuits, une grande part de féculents, de l'huile etc. Je me souviens que je n'avais pas souvent faim. Envie de manger, oui, mais c'est différent. Je passais à table parce que c'était l'heure, parce que c'est sympa d'être tous ensemble autour de la table, et parce que c'était notre rythme de vie. Mais mon ressenti dans mes entrailles : que dalle. J'étais bien incapable d'y accéder, il était anesthésié.
Et je m'entendais souvent répondre aux mousses : "Attends encore un peu, ça n'est pas prêt". Ou bien : "Arrête de grignoter, tu ne vas plus rien manger à table !".

Depuis que je mange cru (à 85%), je ressens bien mieux mes besoins alimentaires (qui sont totalement différents des compulsions ou même des "envies" en voyant tel produit).

Je savais déjà qu'un aliment cru se digère plus facilement qu'un aliment cuit, car il apporte avec lui des enzymes qui, en quelque sorte, font une partie du travail digestif à la place de nos propres enzymes digestives.
Et puis j'ai eu envie de savoir le temps que passait chaque aliment dans l'estomac. Voici le tableau qui en est sorti :


Aliments
Le temps passé dans l'estomac
Eau
0
Jus
15-20 min
Pastèque et melon
20-30 min
Agrumes et raisin
30 min
Autres fruits
40 min
Feuilles vertes et légumes crus
30-40 min
Légumes cuits à la vapeur
40-45 min
Légumes racines (carotte, betterave, navet...)
50 min
Pommes de terre, patate douce vapeur
60 min
Céréales sans gluten (riz, millet, sarrasin, maïs, avoine...)
90 min
Légumineuses (lentilles, pois chiches, haricots...)
90 min
Graines et noix
120 min
Produits laitiers faibles en gras
90 min
Fromage au lait entier
120 min
Fromage au lait entier à pâte dure
4-5 heures
Œuf (cuit)
45 min
Poisson (cuit)
45 min
Poulet (cuit)
90-120 min
Bœuf (cuit)
3-4 heures
Porc (cuit)
4-5 heures

On constate que plus l'aliment est chargé en eau (naturellement contenue, pas issue d'un ajout lors de la préparation), moins il passe de temps dans l'estomac. Autrement dit, plus il sera rapidement digéré, et donc assimilé par l'organisme. Et qui dit assimilation (au niveau du grêle et du colon), dit apport et absorption par les cellules qui composent notre organisme : c'est LÀ que se situe la véritable nutrition.
On voit également dans ce tableau que plus on descend, plus les aliments sont cuits : normal, la cuisson dessèche l'aliment, le prive de son humidité naturelle. Sans parler du génocide qu'elle fait sur les enzymes !

Il faut savoir aussi que l'ordre dans lequel on mange les aliments a un impact sur le temps qu'ils passent dans l'estomac. En effet, manger la salade après avoir ingéré un plat de pâtes-bolognaise par exemple, repoussera la digestion de la salade après celle des pâtes. C'est pour cette raison que l'on ne devrait jamais manger les fruits en fin de repas (j'en parlais déjà ici).
De même, plus on fera de mélanges, donc de recettes, de cuisine, de préparation, plus le transit des aliments dans l'estomac sera long, et plus longue sera l'assimilation des nutriments.

(photo : Takaya)


Bref, manger vivant et simple, c'est ne plus avoir l'estomac plein pendant des heures. Ça ne veut pas dire avoir faim 40 minutes après avoir mangé des fruits, car le processus de digestion se poursuit après l'estomac, mais ça veut dire ne plus vivre ces lourdeurs d'estomac et ne plus avoir le ventre gonflé par les prises alimentaires qui y stagnent des heures.

Et en gros, ça permet de savoir à quelle heure on peut se remettre à table ;o)

Caroline

PS : Je ne l'ai pas fait figurer dans ce tableau, mais j'ai trouvé qu'une sardine à l'huile reste... entre 8 et 9 heures dans l'estomac ! Imaginez : vous mangez une (ou plusieurs, ce qui allonge le temps) sardine à l'huile à midi pour le déjeuner, et à 20h quand vous vous remettez à table, elle y est toujours !!

lundi 2 juin 2014

Pique-niques et bentos crus (emporter son repas)

Il y a quelque temps, mon ami Barbu (Parole de Barbu) me disait : "Le gluten me rend triste".
Rien de surprenant, car oui, le gluten rend triste, déprimé, lymphatique. Le gluten englue la lymphe, qui est le système qui se charge de débarrasser nos cellules des toxines et de les transporter vers les émonctoires. Donc, si on rend cette lymphe épaisse et difficile à circuler, elle a beaucoup de mal à faire son travail d'épuration et nos cellules étouffent sous leurs toxines.
Et qu'est-ce qui épaissit la lymphe donc ? Le gluten et les produits laitiers en priorité. D'où cette sensation de lassitude physique et de lassitude morale (car les toxines émotionnelles sont également engluées dans une lymphe stagnante) quand on consomme ces poisons.

Vous allez me dire, le rapport avec le titre de ce post ? J'y viens : Barbu me disait cela car il venait de manger un sandwich en pique-nique. Car Barbu habite en France, et en France, le pique-nique c'est forcément le jambon-beurre, ou, pour la version végétarienne, le crudités-mayonnaise. Le sandwich, s'entend, avec de la baguette autour, bien sûr. Or quand on ne mange plus de gluten, on a parfois du mal à reformuler son organisation. Et je ne jette la pierre à personne car j'en ai fait les frais, même si habitant au Japon notre pique-nique classique était plutôt à base de riz.

Maintenant que je sais comment m'organiser quand on mange à l'extérieur, tout roule. Et je peux même dire qu'on n'a jamais autant pique-niqué que depuis qu'on mange cru ! Vous allez voir, c'est vraiment ultra simple.

Je vais aborder ici les 3 cas de figures qui sont les notres : le bento des enfants à l'école, mon bento à moi quand je dois manger au bureau, et le fameux pique-nique quand nous sommes tous des sortie.


Le bento des enfants, à emporter à l'école

Ça, c'est une organisation qui doit rouler parce qu'elle est quotidienne. Ça doit donc être évident et facile à réaliser.
Pour faire simple, voici une photo que Mathurin a pris de son bento un matin :


On y voit une boîte remplie de crudités, ce jour-là tomates et concombres. Mais ça peut être des carottes, du céleri, des poivrons, des okras, des haricots mange-tout...
La grosse boîte ce sont les fruits. J'y mets toujours une bonne base de bananes pour l'apport calorique, et ensuite je complète avec les fruits que j'ai : kiwi, pomme, orange, raisin... Quand il y a des fraises et des cerises c'est la fête ! Mais je n'en ai pas toujours, alors pour faire la fête plus souvent, j'ai toujours des fruits surgelés au congélateur : ici vous pouvez voir des mangues, mais j'achète aussi des baies rouges, des framboises, des blueberries. Les fruits seront décongelés à midi, pas de souci. Ah, un autre incontournable de cette boîte de fruits : les dattes coupées en morceaux. Elles se réhydratent un peu au contact des fruits juteux et donnent un petit sirop qui confit les bananes...
Dernier indispensable de ce bento quotidien : une petite boîte de noix, n'importe lesquelles (ici : cajou).
Et enfin, ce jour-là j'avais des crackers aux algues, alors zou. Mais c'est pour la bonne bouche, ça n'est pas obligé.

Préparer 2 bentos comme ça le matin me prend 20 minutes.

Difficile, un bento cru pour l'école ?


Mon bento pour le bureau

Je ne vais pas au bureau tous les jours, et en général, je me débrouille pour manger dehors avec Takaya. Ça me fait sortir et ça m'évite de faire un bento supplémentaire le matin (et ça me permet de voir mon cher et tendre en tête-à-tête mais parfois il préfère une réunion à ma compagnie, soupir...).
Alors d'accord, je pourrais me faire la même chose que pour les enfants, mais moi je ne suis pas trop salade de fruits. Donc pour la partie légumes et noix, on retrouve les mêmes choses qu'au-dessus, alors que pour la partie fruits (qui est l'élément principal de nos déjeuners), je préfère :
- Soit des bananes telles quelles à éplucher et manger à la main (4 ou 5 bananes selon la taille)
- Soit une compote crue (je mixe 3-4 bananes, j'ajoute de la caroube et parfois un peu de coco râpée, ou bien des blueberries surgelées, et toujours des dattes) que je transporte dans un bocal en verre qui ferme bien.

Et j'ai prévu 2 bananes et une figue sèche pour mon snack de la matinée, hé ho.


Et nos pique-niques ?

C'est vraiment super simple :

  • un sachet de bananes par personne (4-5 par sachet), 
  • une barquette de blueberries ou de fraises ou de cerises, 
  • 2 barquettes de tomates-cerises, 
  • du céleri ou des concombres à croquer (au Japon ils sont tout petits, comptez 1/3 de gros concombre par personne sinon)
  • et quelques noix, amandes, pistaches ou autre.
Alors bien sûr, c'est un peu lourd à porter à l'aller. Mais on rentre à vide ;o)
Quand j'ai le temps de faire les courses avant le pique-nique, je préfère laver ce qui doit l'être. Si on fait les courses sur le chemin, je prévois un petit linge qu'on mouille et sur lequel on frotte nos tomates (par exemple) avant de les manger.

Voilà un pique-nique plein de sucre qui nous fournit un max d'énergie à dépenser, plein de vitamines, de minéraux, de produits vivants, vibrants et vitalisants : VIVIVI  on y revient !

(Dessin réalisé avec Skerchpad 3.5 par Mathurin) 


Alors Barbu, tu préfères un pique-nique qui te rend triste, ou un pique-nique qui te rend joyeux ?

Caroline