vendredi 26 juillet 2013

Les P'tites Poules

Vous connaissez ? Chez nous on a-dore !!



Les histoires sont truculentes (Christian Jolibois) et les illustrations délectables (Christian Heinrich). Et les unes ne vont pas sans les autres.

Ce qui me plaît sans doute le plus dans ces albums pleins d'humour, c'est la richesse qu'ils apportent au petit lecteur. Les jeux de mots et les références culturelles, littéraires ou historiques y abondent, et c'est chaque fois l'occasion pour l'enfant de poser des questions et d'ouvrir ses horizons. Du coup, je ne suis pas du tout d'accord avec l'éditeur lorsqu'il annonce que ces livres peuvent être lus "seul à partir de 7 ans". Seul, un enfant de 7 n'a pas les moyens de décrypter et apprécier ce qui fait la richesse du livre. Et ce serait vraiment dommage de passer à côté des nombreuses subtilités, qu'elles soient langagières ou culturelles.
Ne serait-ce que les noms des petits coqs. Je doute que l'enfant seul comprenne les jeux de mots faits sur Coquenpâte, Bangcoq, Molédecoq, Coqueluche et les autres. Il percevra éventuellement la récurrence du mot "coq", mais si on ne lui explique pas les expressions françaises "comme un coq en pâte" ou "avoir des mollets de coq", il passera à côté d'un comique de langue qui pourtant enrichirait son vocabulaire.

Oui, vraiment, les P´tites Poules sont des livres à lire à deux et à interroger, à creuser, à expliquer. L'enfant a tout à y gagner, que ce soit sur le plan du langage ou de la culture générale.

Prenons par exemple l'album Coup de foudre au poulailler.


 Une troupe de comédiens vient donner une représentation de théâtre devant les petites poules et les petits coqs. Dès l'ouverture de l'histoire on rencontre le metteur en scène, Coquelin. Et hop on en profite pour expliquer la référence au vrai Jean-Baptiste Poquelin, autrement plus connu sous le nom de Molière. Et surtout on ne pense pas que l'enfant est trop jeune pour comprendre ou pour apprendre qui est Molière ! Evidemment, si on se contente de dire "c'est l'auteur de pièces de théâtre très connues", ça ne va pas du tout parler à l'enfant. Alors que si on va chercher un peu plus loin, sur internet (pour des gravures qui lui parleront plus que des dates par exemple)


Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière

Louis XIV, pour situer dans le contexte historique


ou au cinéma (l'Avare avec Louis de Funès, ça fait rire même à 7 ans !),



Molière deviendra un nom connu du petit lecteur, qui, lors de sa prochaine lecture de cet album des P´tites Poules, sera fier de comprendre la référence et appréciera le texte encore plus.
Toujours dans cet album, les références littéraires fusent : la belle actrice dont tombent amoureux deux des petis coqs s'appellent Roxane. C'est l'occasion de parler de Cyrano de Bergerac et de montrer son grand nez à l'enfant. Croyez-moi, ça le marquera !
Cyrano de Bergerac


Plus loin il est fait référence à un philtre d'amour qui s'appelle "le philtre de Tristan".
Tristan et Iseult


Et comme on tombe bien vite sur une illustration qui fait penser au Vérone de Roméo et Juliette,
Roméo et Juliette


c'est le moment de parler de ces amants célèbres de la littérature ! Eugénie n'est pas insensible à ce genre d'histoires d'amûûûr, je n'ai pas intérêt à décréter qu'elle est trop petite pour en prendre connaissance. Et quand ensuite elle lit le livre toute seule, au moins elle sait de quoi on parle en référence et elle profite pleinement de sa lecture.
D'ailleurs, elle a été très fière de comprendre par elle-même l'illustration suivante :

Elle y a reconnu la tapisserie la Dame à la licorne, qu'elle a dans son livre d'histoire de l'art et dans un cahier de coloriage. Preuve en est que la culture à 7 ans n'est impossible, et négliger cette possibilité offerte par les bons livres pour enfants est vraiment dommage.


Tous les albums des P´tites Poules sont de la même inspiration précieuse. Ici c'est l'histoire de Christophe Colomb qui sera mise en avant, là c'est la mythologie grecque, et ailleurs ce sera Jean de la Fontaine. Et j'en passe, bien sûr, car il y a 12 albums !

Humour, tendresse, et culture. Les P´tites Poules, de la grande littérature pour enfants ! Mais par pitié, ne les lâchez pas seuls avec ces livres, ils n'en retireraient pas la substantifique moëlle. Ils ne comprendraient pas l'humour du texte ("Quoi de n'œuf, poulette ? Je peux vous offrir un ver ?") ni ses références ("J'ai entendu parler d'une vieille recette bretonne, appelée le philtre de Tristan") ils le sentiraient et s'en trouveraient frustrés. Les enfants sont comme ça, avides d'apprendre, ne passons pas à côté.

Ensuite, libre à vous d'expliquer ou non les clins d'œil au lecteur adulte... Comme le coup du patin qui "facilite le rapprochement" !


Caroline

jeudi 25 juillet 2013

Le pesto du jardin



L'avantage des vacances, c'est que je peux me permettre de passer 40 minutes à écaler des noix tout en refaisant le monde sans me dire que j'ai autre chose à faire. Et comme j'ai encore pas mal de noix qui m'attendent à la cave, et que je me suis mise au défi de les finir d'ici mon retour au Japon, eh bien j'écale, j'écale... 

D'ailleurs je pense que je vais bientôt envoyer mes cartes postales, et je n'aurai besoin que d'un seul format : 

Merci à la Girafe timbrée


Mais trêve de plaisanterie. J'en fais quoi, des noix ?


J'en fais du lait végétal, ou j'enrichis des smoothies par exemple. J'en mets dans mes desserts crus, ou dans les salades.
Mais ce qui a le plus de succès, ce sont les pestos. Avec des herbes du jardin et des noix de la cave, on fait des merveilles !

Pesto aux noix et aux herbes aromatiques du jardin

  • 150g de noix écalées
  • 30g d'huile d'olive
  • 3 grosses poignées d'herbes aromatiques fraîches (ciboulette et persil pour moi)
  • 2 grosses gousses d'ail, ou 3 si comme nous vous n'avez peur de rien
  • Sel et poivre
  • Eau

Je commence par réduire les noix en poudre au robot.
Puis j'ajoute l'huile d'olive, l'ail, je mixe.
Viennent ensuite les herbes et je mixe à nouveau.
J'ajoute ensuite lentement de l'eau tout en mixant, jusqu'à ce que j'obtienne une consistance qui me plait (pas liquide, mais pas trop épaisse non plus).
Je sale, je poivre, je mixe un dernière fois, et je conserve quelques jours au frigo dans un bocal en verre bien fermé.

Nous mangeons ce pesto sur les pâtes de courgettes, il fond bien et nappe merveilleusement ces spaghettis végétaux qui deviennent tout crémeux. Mais je pense que ça doit très bien marcher sur des pâtes de blé ou sans gluten.
Nous le tartinons également sur du Pain des Fleurs.

C'est délicieux !

Caroline


mercredi 24 juillet 2013

Chaussures qui puent et désherbant naturel

Le rapport ? Une découverte par hasard il y a quelques années. Et je viens de m'en souvenir parce que... Bon, allez, je le dis, mes chaussures ne sentaient pas très bon. Je crois que ça vient de la semelle, du fait que je marche pieds nus sur cette semelle pour la première fois. Et il fait chaud. Vous voyez ce que je veux dire, quoi.

Les petits petons de Marion qui sentent bon
Alors un soir, j'ai saupoudré l'intérieur de mes shoes de bicarbonate, produit bien connu pour absorber les odeurs. Je savais qu'au matin les chaussures n'auraient plus aucune odeur.
Mais le matin, au moment de vider le bicarbonate de mes chaussures, je me suis souvenue de ce geste que j'avais eu 5 ans auparavant.
Eugénie avait 2 ans. Et aussi bizarre que cela paraisse, elle a passé quelques temps en été à puer des pieds. J'en ai vite incriminé les chaussures, pourtant - ou justement ! - traitées anti odeurs, anti bactéries et compagnie. Tous ces produits chimiques en contact avec la peau délicate de mon gros bébé qui sentait encore le gros bébé ont eu l'effet inverse à celui fièrement annoncé par une jolie pub qui se foutait de moi (mais bon, j'avais été assez bête pour les acheter, les chaussures, on est d'accord). Oui parce que vous en connaissez beaucoup, des bambins de 2 ans qui sentent mauvais des pieds ???
Bref, chaque soir, je mettais du bicarbonate dans les chaussures d'Eugénie. Comme nous étions chez mes parents, à la campagne, tous les matins j'ouvrais la porte, je sortais dans le jardin, et je vidais le bicarbonate dans l'herbe, au plus près de la porte.
Je précise que si l'odeur revenait chaque jour, c'est justement parce que les semelles étaient traitées anti odeur et anti tout. Si l'odeur avait bien disparu au matin, les produits chimiques n'en avaient pas disparu pour autant. Alors rebelote, contact avec la peau, chaleur, et hop l'odeur réapparaissait dans la journée.
C'était donc tous les soirs la même chose : bicarbonate dans les chaussures, vidange du bicarbonate sur l'herbe près de la porte le matin.
Jusqu'à ce qu'un jour, on a commencé à se demander pourquoi là-ici, près de la porte, l'herbe jaunissait. Le chat qui faisait pipi dessus ? Un coin trop ensoleillé ? Et puis l'herbe a noirci. Et puis elle a séché.
Et un matin, j'ai réalisé que c'était pile poil là où je vidais le bicarbonate, régulièrement et opiniâtrement au même endroit depuis quelques jours... Je suis longue à la comprenette me direz-vous, parce que vous saviez peut-être depuis longtemps que le bicarbonate est un excellent désherbant naturel... Eh bien moi je ne m'étais jamais intéressée à la question pour la simple raison que je vis en appartement à Tokyo, et que je n'ai jamais eu besoin de désherber ma moquette.

Donc voilà : pour ceux qui, comme moi, ont des problèmes d'odeurs de chaussures, ou pour ceux qui ont des mauvaises herbes chez eux, sachez que le bicarbonate peut beaucoup pour vous !
Et pour ceux qui, comme ma petite à 2 ans, ont des problèmes d'odeurs de pieds à cause de semelles soit-disant anti odeurs, jetez les semelles ou changez de chaussures. Les traitements "anti odeurs" des semelles sont nocifs car vos pieds baignent en permanence dans une solution chimique agressive qui finit par pénétrer par les pores de la peau.
D'ailleurs j'avais fini par acheter des chaussures neuves à Eugénie, et j'ai cessé de croire tout ce que me disent les pubs bien intentionnées.

Caroline

vendredi 19 juillet 2013

Une soupe de brocoli trop bonne !

Il fait toujours chaud, mais nous restons des fans de soupes malgré tout. Et la soupe, que voulez-vous, quand elle est riche et nourrissante, ça fait un plat complet si on l'accompagne d'un reste de riz brun ou de quinoa. Et ça simplifie les dîners quand on rentre un petit peu tard dans la journée (il suffit de préparer la soupe le matin).


J'ai piqué cette recette à Green Kitchen Stories. Je n'ai pas piqué les photos et ça se voit : je reste nullarde en photo mais c'est pas ma faute, c'est la lumière, c'est l'appareil, c'est le décor, c'est le reflet... Sinon je serais sûrement super bonne en photo.


Soupe de brocoli au lait de coco

Ingrédients :
  • 1 tête de brocoli
  • 1 boîte de lait de coco (400ml)
  • 3 gousses d'ail
  • 1 oignon jaune
  • un peu d'huile de coco
  • sel, poivre
Faire chauffer l'huile de coco dans la casserole qui servira à faire la soupe. Y faire fondre l'oignon coupé en morceaux, et l'ail. Quand l'oignon est translucide, verser le lait de coco, ajouter le brocoli coupé (y compris le pied coupé en rondelles), et ajouter 700ml d'eau.
Laisser cuire à feu doux.
Mixer lorsque le brocoli est cuit, saler, poivrer.

Caroline

mercredi 17 juillet 2013

Glace végétalienne sans sorbetière

Il fait chaud ! On ne va sûrement pas s'en plaindre. Au lieu de se plaindre d'ailleurs, on va faire des glaces ! Des glaces sans produits laitiers, des glaces sans sorbetière. Dingue. Même mon digne père a adoré. Doublement dingue. Le fait qu'il ait adoré, pas mon papa hein.



Glace végétalienne sans sorbetière
pour 4 ou 5 personnes

  • 3 bananes
  • 1 cuillère à soupe de purée de noisette ou d'amande
  • 1 cuillère à soupe de cacao en poudre
  • 10 gouttes d'huile essentielle d'orange
  • Optionnel : une cuillère à café de sucre de coco ou de sirop d'agave ou d'érable

La veille, ou le matin pour le soir, éplucher les bananes, les couper en rondelles, et les mettre à congeler dans un récipient hermétique.
Au moment du dessert, annoncer l'arrivée de la glace aux convives. Leur demander de patienter un peu, et, tiens, de débarrasser en attendant par exemple. Filer à la cuisine, sortir les rondelles de bananes du congélateur, les mettre dans le blender avec les autres ingrédients sauf l'HE d'orange.
Broyer tout ça en ramenant régulièrement l'appareil vers les lames car ça a tendance à rester collé aux parois.
Quand on a une crème onctueuse (mais pas fondue on est d'accord ? Je vous rappelle qu'on fait une glace, là), compter 10 gouttes d'HE d'orange, remixer un petit coup, et vite vite servir dans des coupes.

Et à partir de là, écouter les "Mmhhhhhh !! C'est trop bon, t'en refais quand ?". Et éventuellement les "Tu la mets sur le blog celle-là, hein !!"


Caroline



Ajout du 19 juillet 2013 :

J'ai refait cette glace avec des framboises surgelées, c'était sublime !

  • 3 bananes
  • 1 grosse cuillère à soupe de purée d'amandes
  • l'équivalent de 2 belles poignées de brisures de framboises surgelées

dimanche 14 juillet 2013

Que penser du sirop d'agave ?

C'est une question. Je n'ai pas de réponse.

Chez moi, à Tokyo, le sirop d'agave est plutôt cher. Je n'en utilise jamais, lui préférant le sucre de coco dans la plupart des cas, ou le sirop d'érable lorsque j'ai besoin d'un sucrant liquide. Exit le miel depuis quelques semaines que Mathurin a choisi une alimentation végétalienne.
Mais en arrivant en France, chez mes parents, j'ai trouvé un flacon de sirop d'agave. Et c'est sans me poser de questions que j'ai commencé à m'en servir pour mes préparations sucrées (avec parcimonie toutefois, car nous avons perdu l'habitude du goût très sucré, nous contentant généralement du goût naturellement sucré des fruits que j'utilise dans mes pâtisseries crues et mes smoothies).

Agave Tequilana - merci Wikipedia !


Bref, me voici donc pour la première fois face à face avec le sirop d'agave dont je n'entends que du bien depuis quelques années que je m'intéresse à l'alimentation saine et réfléchie, mais sans jamais vraiment m'y arrêter faute de pouvoir l'utiliser. C'est donc l'occasion d'essayer d'en savoir un peu plus sur le sujet, parce que je ne donne jamais à mes enfants un produit sans l'avoir étudié un minimum.

J'ai commencé mes recherches en trouvant ce que je savais déjà : le sirop d'agave est un sucrant naturel vegan. C'est la sève d'un cactus, l'agave bleue, de la famille de l'aloe vera.  Les Aztèques l'utilisaient déjà pour ses vertus thérapeutiques et antibactériennes.

Le sirop d'agave a un pouvoir sucrant plus important que le sucre blanc avec un index glycémique très bas (15 pour l'agave, 70 pour le sucre blanc, et 85 pour le miel) car, étant composé de 90% de fructose, il ne fait pas (peu) varier le taux de glucose.

Petit rappel sur l'index glycémique : c'est la mesure de la capacité d'un aliment à élever la glycémie (taux de glucose) après ingestion par rapport à un standard de référence qui est le glucose pur.
Ce qui signifie que plus l'index glycémique de l'aliment que vous mangez est élevé, plus élevé sera le taux de sucre dans votre sang (la glycémique) après cette ingestion. Et plus le taux de sucre est élevé, plus vous risquez l'hypoglycémie quand ce taux chutera (c'est le problème du petit-déjeuner sucré : crise d'hypoglycémie en milieu de matinée, coup de barre).
Cette notion de glycémie est également très importante en ce qui concerne les enfants. N'avez-vous jamais expérimenté chez vos chers petits une crise de colère, un gros caprice sans queue ni tête, une frustration de rien du tout qui devient toute une histoire, ou carrément une crise de violence après qu'ils ont mangé, à jeun, un snack trop sucré, un bonbon ou des biscuits industriels très sucrés ? C'est ce qu'on appelle le sugar rush : brusquement trop de sucre dans le sang, ce qui entraîne un trouble du comportement. Cela arrive souvent en fin d'après-midi... tiens tiens... après l'heure du goûter en quelque somme. On met ça sur le compte de la fatigue, des journées trop longues ? Eh bien non, c'est plutôt le type du goûter qui leur a été offert qui est à remettre en cause !

Bref.

Nous disions donc : le sirop d'agave a un index glycémique faible.
Toujours dans la série des bienfaits du sirop d'agave, il renferme du calcium, du fer, du potassium, du magnésium, et de la silice (aide à la fixation du calcium).

Vu sous cet angle, le sirop d'agave est la panacée pour les becs sucrés qui ne peuvent s'empêcher de sucrer leurs fruits, leurs yaourts, leurs smoothies etc. Et j'avoue que ça m'incite à l'utiliser les yeux fermés dans mes petites douceurs.

Sauf que mes yeux ne sont jamais complètement fermés, et je suis tombée sur un article de Jean-Marc Dupuis, de Santé Nature Innovation, en qui j'ai confiance. Pas un article en fait, une vieille lettre d'information (2011) qui a été envoyée par email aux abonnés. Je ne trouve pas trace de cette lettre sur le site de Santé Innovation. Ceci dit, elle soulève des points qui m'interpellent, aussi me semble-t-il intéressant de vous la transcrire ici dans son intégralité. Les numéros renvoient à des réflexions personnelles qui se trouvent à la suite de la lettre.


Ne gaspillez pas votre argent avec le sirop d'érable, par Jean-Marc Dupuis (2011)


Parmi les plus grandes réussites marketing de l’industrie agro-alimentaire ces dernières années, le sirop d’agave pourrait gagner la médaille d’or. Totalement ignoré du grand public (et même de beaucoup d’experts) il y a dix ans, le sirop d’agave a conquis une place de choix dans les magasins bio, pour partir ensuite à la conquête des rayonnages de supermarchés, avec une fougue qui n’a jamais faibli. Vous trouvez du sirop d’agave aujourd’hui partout dans le commerce. Rares sont les foyers qui ne l’ont pas essayé. Des millions l’ont adopté. Pour quelle raison ? 
Parce que les « marketeurs » qui ont lancé le sirop d’agave ont eu l’idée de génie de le faire passer pour une substance d’un nouveau genre, au pouvoir sucrant supérieur à celui du sucre, sans plus d’effet sur la glycémie (taux de sucre sanguin) que l’aspartame, donc recommandé pour les diabétiques, tout en étant entièrement « naturel » et, bien entendu, « biologique ». 
De plus, les campagnes de communication qui ont accompagné le lancement du sirop d’agave ont habilement laissé entendre qu’il s’agissait d’un produit traditionnel, utilisé de longue date au Mexique. Cette opération a permis de faire avaler au consommateur le prix exorbitant du sirop d’agave, tout en multipliant les lignes de produits alimentaire dont il entre dans la composition : on trouve aujourd’hui des boissons, des barres de céréales, des desserts et de nombreux autres produits au sirop d’agave, et tout cela dans les rayons diététiques ou bio des magasins. 
Et pourtant, en réalité, le sirop d’agave n’est ni traditionnel ni bon pour la santé. Son index glycémique (effet sur le taux de sucre dans le sang) peut être aussi élevé que celui du glucose pur (1). Et il n’est ni recommandé pour les diabétiques, ni pour les personnes qui cherchent à perdre du poids ou retrouver un équilibre alimentaire.

Qu’est-ce que l’agave ?

L’agave est une plante qui pousse principalement au Mexique, mais on la trouve aujourd’hui dans toutes les régions chaudes et sèches, ainsi que dans les pays méditerranéens. La plante n’était connue jusqu’à très récemment que comme composant principal de la tequila. Lorsque la plante atteint l’âge de dix ans, les feuilles sont retirées, pour extraire le coeur de la plante, qui peut peser 25 à 75 kg, et a la forme d’un gros ananas. La sève qui se trouve à l’intérieur est extraite et transformée en « sirop d’agave », en la faisant bouillir plusieurs heures (2), ainsi que les Canadiens font bouillir la sève de l’érable pour en faire du sirop d’érable. Le produit que vous obtenez de cette manière est appelé inuline, à forte teneur en fructose, un des pires sucres qui soit pour l’organisme (3).

Idées fausses sur le sirop d’agave

Le consommateur imagine souvent que le sirop d’agave contient peu de calories. C’est faux. Une cuillère à café de sirop d’agave contient 16 calories, soit autant que du sucre. Les diabétiques et pré-diabétiques consomment du sirop d’agave parce qu’ils pensent que son index glycémique est faible, et que sa consommation n’entraîne pas de pic de glycémie dans le sang. Attention : en réalité, tout dépend de la façon dont le sirop d’agave a été fabriqué (4). Suivant les modes de fabrication, l’index glycémique (IG) du sirop d’agave peut varier de 55 (comme des spaghetti bien cuits) à 90, soit autant que le sucre blanc, et vous ne trouverez probablement pas l’information sur l’étiquette (5). Si vous êtes diabétique, il est important de savoir que très peu d’études ont été faites sur les rapports entre sirop d’agave et diabète, et la plupart d’entre elles ont été faites sur des rats, non des êtres humains.

Pourquoi le fructose pose problème

Permettez-moi d’abord de clarifier un point important. Le fructose concentré ne se trouve pas naturellement dans les fruits, ni d’ailleurs autre part dans la nature (6). Quand on trouve du fructose dans la nature, il est toujours accompagné d’enzymes, de vitamines, de minéraux, de fibres et de pectine, et il est naturellement mélangé à d’autres sucres. Le fructose concentré, lui, est obtenu par un processus de raffinement, de façon artificielle. Lorsque vous mangez du fructose des fruits, il est digéré dans votre intestin en même temps que les autres composants. En revanche, si vous consommez du fructose concentré, ou purifié, il est absorbé directement dans votre sang et c’est votre foie qui doit faire le travail d’assimilation. 
Si vous avez bien lu ce dernier paragraphe, c’est là que vous avez la clé du mystère qui vous explique pourquoi manger des fruits est bon pour vous, et manger du fructose très mauvais. Lorsque le fructose se retrouve directement dans votre foie, sans avoir d’abord été digéré dans l’intestin, il est transformé en triglycerides ou stocké sous forme de graisse. Il n’est pas converti en glucose sanguin comme les autres sucres. Donc il ne fait pas monter ni s’écrouler votre glycémie. D’où l’idée que le sirop d’agave, très riche en fructose concentré, serait bon pour les diabétiques. Ce n’est en réalité pas le cas. En effet, le fructose inhibe votre niveau de leptine, l’hormone de la satiété qui indique à votre corps que vous n’avez plus faim. En d’autres termes, le fructose vous donne envie de manger plus. Et non seulement il vous fait gagner du poids, mais le fructose charge votre corps de graisse à l’endroit le plus dangereux pour votre santé : entre vos organes vitaux et vos viscères (graisse viscérale), dans la zone du tronc/ du ventre. C’est ce qui a été très clairement établi par une étude de mai 2009 dans le Journal of Clinical Investigation. (1) (7). 
La conclusion : le sirop d’agave est riche en fructose, et le fructose est mauvais pour vous (8). Le sirop d’agave n’est pas traditionnel, pas naturel et hautement raffiné : c’est donc un aliment à éviter.

Alors que faire ?

Je vais vous donner des indications mais je suis obligé de vous dire que, de toutes façons, quoi qu’il arrive, il faudra bien que vous vous habituiez à manger moins sucré. Le Français consomme en moyenne 35 kg de sucre par an (9) et c’est beaucoup trop. Pour une alimentation saine, il ne faudrait pas aller au-delà de 8 kg par an. Mais en attendant de prendre les décisions (forcément radicales) pour atteindre ce niveau, plusieurs points importants doivent être rappelés :
- Evitez les édulcorants artificiels. Ils causent de toutes façons plus de tort que le sucre naturel ;
- Remplacez le sucre dès que vous le pouvez par du miel, qui est un aliment complexe qui se digère lentement et qui apporte à votre corps, en même temps que les calories du sucre, de nombreuses substances bienfaisantes pour votre système immunitaire, des antioxydants, des enzymes, des acides aminés et des minéraux (mais attention : ceci ne doit PAS être considéré comme une permission de consommer de grandes quantités de miel. Comme tous les sucres, le miel doit être consommé avec parcimonie) ;
- Avez-vous déjà essayé la stévia ? C’est un édulcorant naturel utilisé par les indiens Guarani du Paraguay et du Brésil. Celui-là est compatible avec les régimes hypoglycémiques et les régimes pour diabétiques. Nous y reviendrons prochainement dans Santé & Nutrition. En attendant,
A votre santé !

 Jean-Marc Dupuis

Mes notes personnelles :
(1) Faudrait savoir !
(2) Si l'on fait bouillir la sève plusieurs heures, le produit ne m'intéresse plus : les enzymes ont disparu et de nombreux composés nutritionnellement intéressants dans le produit brut ont été transformés par la chaleur.
(3) Je croyais au contraire que l'inuline était bénéfique pour la santé. Etant ce qu'on appelle un prébiotique, à savoir une fibre soluble qui sert de substrat aux probiotiques (la fameuse flore intestinale), je la considérais plutôt comme une amie. Mais peut-être qu'en grande quantité elle est nocive ?
(4) Voilà sans doute le noeud du problème ! Seulement, comment savoir ? Si je prends le flacon de sirop d'agave qui est dans le placard de ma maman, je ne vois nulle indication sur le procédé d'extraction et de fabrication.
(5) Là j'aimerais bien des précisions ! Parce qu'on nous dit précédemment que le sirop d'agave a un index glycémique de 15, alors qui croire ??? Forcément, les fabricants et producteurs vont nous promettre du 15, mais Jean-Marc Dupuis devrait citer ses sources d'études qui donnent un tel chiffre.
(6) Entièrement d'accord. La suite de ce qu'avance l'auteur fait donc, à mon avis, bien plus sens que ce qu'il écrit précédemment. Et c'est à partir de là que le texte m'interpelle réellement et remet en question mon opinion favorable du sirop d'agave.
(7) Je n'ai pas retrouvé la source de la note.
(8) Non ! Le fructose consommé quand on mange un fruit ne pose pas de problème. C'est le fructose pur ou "sorti de son contexte" qui devient un poison.
(9) Vrai, cf ici.

Alors, le sirop d'agave, bon ou mauvais pour la santé ?

Ma conclusion toute personnelle est que, bon ou mauvais, il vaut mieux s'en passer. Lorsque l'on consomme suffisamment de fruits, on obtient tout le sucre dont notre organisme a besoin. Qui plus est, le sucre des fruits est un vrai sucre naturel (si les fruits sont frais et non cuisinées en compote ou en confiture, bien entendu) : non extrait, non chauffé, non raffiné, non manipulé, non embouteillé, non trafiqué. Le sucre des fruits (consommé avec les fruits qui le contiennent, s'entend !) n'est pas un sucre addictif. Les personnes qui ont besoin de sucrer leurs fruits sont accros au sucre pur, qu'il soit en poudre ou en sirop, parce qu'il est reconnu que le sucre est une vraie drogue (cf. par ex. ici).

Bon, mais quand il s'agit de préparer une pâtisserie, on utilise quoi alors ? Personnellement, j'en resterai à mon sucre de coco bio. Faible index glycémique (35), anti oxydants et minéraux qui semblent non perdus lors du processus de fabrication, température de fonte basse et point d'inflammation élevé, il est facile à utiliser dans la pâtisserie cuite ou crue. Le sucre de coco remplit également mes critères de consommation responsable : la FAO (Food and Agriculture Organization) affirme que c'est le sucre le plus durable. Son rendement est bien supérieur aux autres et il consomme moins de ressources (besoins en eau moindres par exemple).

Mais pour en revenir au sirop d'agave, je ne sais toujours pas s'il est bon ou mauvais pour la santé. Je comprends juste que ce n'est pas la panacée qu'on nous promet et, dans le doute,  je préfère m'abstenir. 
Et vous, que pensez-vous du sirop d'agave ?

Caroline

lundi 8 juillet 2013

Tomates farcies végétariennes

Les tomates farcies. Le plat qui me fait penser à un déjeuner familial, le dimanche, en France. Le plat qui a un nom, comme la blanquette de veau, le pot au feu ou la quiche lorraine. Le plat par excellence le plus éloigné de ma cuisine habituelle qui n'a aucune habitude dominicale et sur laquelle j'ai toujours du mal à coller des noms !
Ce fut donc très amusant de réfléchir à une version qui nous conviendrait, tout en restant digne du nom traditionnel de tomates farcies. Vous me direz, des tomates farcies c'est jamais que des tomates avec une farce, c'est vrai. Donc, pour la partie tomates, c'était bon. Mais pour la farce, je ne voulais pas y mettre n'importe quoi au prétexte que c'était végétarien. Quitte à jouer le jeu jusqu'au bout, je voulais une farce qui ressemble à la farce classique (porc), qui en ait la couleur, la saveur protéinée, et qui se tienne quand on la coupe.
Pas question, donc, de farcir mes tomates avec des grains de maïs et des cubes de carotte par exemple, vous voyez ce que je veux dire ?

J'ai donc choisi une farce composée de riz rond (texture plus collante que le riz long), complet (pour la couleur), de lentilles vertes (couleur) et jaunes (texture, elles s'écrasent à la cuisson et lient la préparation), et de champignons (couleur et protéines).


Le résultat était à la hauteur de mes espérances. Visuellement, la farce était compacte et se tenait. Et au goût ma foi c'était très bon. Mon plat a donc fait bonne figure à côté du plat traditionnel servi en même temps !

Tomates farcies végétariennes (et même végétaliennes)

Ingrédients :

  • 10 grosses tomates
  • Riz rond complet : 2 doses à rice cooker (280g)
  • Mélange de lentilles vertes et jaunes (ou corail) : 1 dose à rice cooker (140g)
  • Champignons blancs : 300g
  • Aïl : 3 gousses
  • Oignon blanc : 1
  • Persil : plein !
  • Levure alimentaire (nutritional yeast) : 3 cuillères à soupe
  • Sel et poivre


Réalisation :

Laisser tremper lentilles et riz toute une nuit. Au matin, bien les rincer, et les mettre à cuire ensemble dans le rice cooker (pour ce qui est de la mesure d'eau, procéder comme s'il s'agissait de riz uniquement). Si vous n'avez pas de rice cooker, faites cuire riz et lentilles ensemble comme vous feriez cuire du riz normalement.

Pendant ce temps, mixer l'oignon et les champignons en purée, et les faire revenir avec un peu d'huile d'olive dans une poêle. Ajouter l'aïl écrasé, puis le persil passé au mixeur.

Lorsque le mélange riz-lentilles est cuit, ajouter la mixture des champignons. Saler, poivrer, et incorporer la levure.

Couper le haut des tomates, les évider, et les farcir. Les placer dans un plat, replacer les chapeaux, répartir la chair des tomates tout autour, arroser d'huile d'olive, saler, poivrer et mettre au four 30-40 minutes (selon la taille) sur 180 degrés C.


Et maintenant je vais vous faire une confession. C'était vraiment bon, mais je ne pense pas en refaire. Pourquoi ? Parce que la double cuisson ne me plaît tout simplement pas. Or on ne peut pas faire autrement, il faut bien faire cuire le riz et les lentilles avant. Et il faut également faire cuire les tomates. Ce qui donne au final un plat cuit et recuit, donc on dit adieu à plein de nutriments. Ce genre de préparation n'entre donc pas dans mes critères culinaires, et restera un classique de la cuisine française et une exception dans ma cuisine perso ! 

Caroline

samedi 6 juillet 2013

Lait de noix de cajou à la mangue


Vous allez me dire que je suis un chouya monomaniaque en ce moment avec les laits végétaux. C'est vrai. Mais j'aime bien les expériences.

La noix de cajou est l'un des oléagineux les moins riches en lipides, et ses acides gras sont monoinsaturés, des gras bénéfique pour la santé cardiovasculaire. Et puis la noix de cajou contient du magnésium, et est une excellente source de cuivre (nécessaire à la formation de l'hémoglobine et du collagène).
Enfin, son goût est délicat et se marie avec tout ! Facile, donc, d'en faire un lait fruité.

Ingrédients :
  • 65g de noix de cajou
  • 1 cuillère à café d'huile de coco
  • un peu de mangue (fraîche ou surgelée)
  • 650ml d'eau


Laisser tremper les noix de cajou au moins 30 minutes, les rincer, puis les mettre dans le blender avec l'eau. Ajouter l'huile de coco et la mangue et appuyer à nouveau sur le bouton.
That's it !

Vous noterez que je ne filtre pas ce lait végétal. Il y a peu de résidu avec la noix de cajou, et, si l'on consomme le lait dès sa réalisation, le résidu n'a pas le temps de se déposer au fond. C'est donc fait en 2 minutes (sans compter le temps de trempage), idéal pour le goûter !

Caroline

mercredi 3 juillet 2013

Barres énergétiques aux figues



Toujours dans mon élan "j'aurai-raison-de-ces-deux-cagettes-de-noix-de-Grenoble-qui-ont-déjà-deux-ans", et de surcroît motivée par la volonté de terminer ce sachet de figues bio pas assez sèches que personne ne veut manger, j'ai bidouillé des barres énergétiques bien nourrissantes qui n'occasionnent pas de réflexions telles que "j'en ai marre des noix" ou "j'aime pas ces figues toutes mouillées".

  •  60g de noix de Grenoble (pesées après décorticage)
  •  70g de noix de cajou
  •  70g de sarrasin cru
  •  5 figues (les faire préalablement tremper si elles sont très sèches)
  •  une pincée de sel
  •  20g de sirop d'agave (ou miel, ou sirop d'érable)

Mixer les deux types de noix et le sarrasin en une poudre plus ou moins grossière selon la consistance souhaitée. Ajouter les figues, le sirop d'agave et le sel, mixer à nouveau.
Tasser la préparation au fond d'une barquette chemisée de papier sulfurisé (style petite barquette de fraises, de tomates cerises etc), et laisser durcir au frigo pour une ou deux heures.
Démouler et découper des barres, les emballer individuellement et les conserver au frigo.

Caroline

Lait de noix tout blanc ou tout rose ?

Les caves, c'est toujours des cavernes d'Ali Baba. Dans celle de mes parents, j'ai trouvé plusieurs kilos de noix de Grenoble qui dataient d'au moins deux ans ! Des noix cueillies sur l'arbre en telle quantité qu'elles avaient finalement été rangées dans des cagettes avec la ferme intention de les oublier, parce que ras le bol des noix. Tant mieux ! Deux années après, elles sont encore délicieuses. Alors comme je suis dans ma période laits végétaux, zou, un coup de blender et voici une boisson bien nutritive pour le petit-dèj ou le goûter.


- 100g de noix de Grenoble décortiquées
- 750ml d'eau
- une pincée de sel

Mixer ces trois ingrédients au blender et filtrer dans un tissu fin.

Ce lait de noix tout blanc est délicieux nature au petit-déjeûner. Pour le goûter, les mousses l'ont également bien aimé tout rose : mixer le lait avec quelques fraises (fraises et fraises des bois du jardin pour nous).



Le résidu obtenu peut être utilisé dans des biscuits ou du pain.

Le lait de noix de Grenoble se conserve 48 heures au frigo.

Caroline

lundi 1 juillet 2013

Lait de chanvre tout vert

Me voici en France ! Nous avons commencé par un petit séjour à Paris dans ma belle-famille, et pour la première fois nous avons joué les touristes dans cette ville où les enfants viennent chaque année, sans jamais la visiter.
Le musée du Louvre a été un point fort du séjour : quelle émotion de voir les yeux mouillés de larmes d'Eugénie devant la Joconde, son idole... Je n'ai jamais compris pourquoi elle la vénère ainsi, au point d'avoir affiché une reproduction du tableau à la tête de son lit. Elle dit que son rêve serait de rencontrer Léonard de Vinci... Bien.

Après ces quelques jours dans la capitale, j'ai pris une direction plus campagnarde avec les enfants (pendant que l'Homme regagnait nos pénates tokyoïtes parce qu'il n'a pas 2 mois de vacances, lui !) pour rejoindre la maison de mes parents. La maison où j'ai grandi. Dans les bois et la verdure.

Et les bois et la verdure, ça m'inspire ! J'ai préparé un lait de chanvre tout vert.


Bon, autant vous le dire tout de suite : la marijuana et les graines de chanvre qu'on utilise dans l'industrie (parce qu'on en fait du papier, des matériaux de construction, des cosmétiques, du plastique, du textile... et, donc, des graines à usage alimentaire) sont certes issues de la même plante, le cannabis sativa, mais les variétés sont très différentes. La production de chanvre à usage alimentaire est très règlementée et concerne la variété qui a une teneur infime en THC (tétrahydrocannabinol, la substance psychotrope de la marijuana).

Les graines de chanvre sont des graines hyper-nutritives dont les protéines sont très digestes et qui contiennent des acides gras essentiels de haute qualité en proportion idéale.
A gauche, graines de chanvre non décortiquées, à droite, okara  
De plus, les graines de chanvre sont très digestes crues, même sans trempage : leur taux d'acide phytique (une molécule naturellement présentes dans les graines, qui inhibe l'absorption des minéraux) est inférieur à celui des autres graines. On peut donc croquer des graines de chanvre entières crues en grignotage, ou les semer sur une salade ou un bol de soupe.

Pour en faire un lait cependant, j'ai préféré les faire tremper une nuit afin de les attendrir. Etape inutile si vous utilisez des graines décortiquées.

Lait de chanvre tout vert

  • 50g de graines de chanvre (décortiquées ou non)
  • 500ml d'eau
  • 4 belles cuillères à café de poudre d'herbe de blé
1 ) Si le chanvre n'est pas décortiqué, faire tremper les graines une nuit dans de l'eau, et rincer après trempage.
2) Placer graines et eau dans le blender, et liquéfier.
3) L'étape du filtrage est facultative pour les graines décortiquées, mais indispensable pour les graines non décortiquées : gaze, étamine, ou n'importe quel tissu très fin peut faire l'affaire. Ne pas jeter le résidu ! Il peut être incorporé dans des biscuits, du pain, afin d'en augmenter la teneur en protéines et en fibres*.
4) Verser les 4 cuillères à café de poudre d'herbe de blé sur le lait, et mélanger.
C'est prêt !

Caroline

* Conservation du okara de chanvre : au frigo dans un récipient hermétique, pendant 2-3 jours. On peut également le déshydrater et s'en servir comme d'une farine (additionnée à d'autres farines).