On a une drôle d'idée sur les protéines : les protéines, c'est ce qui rend fort. Les copains de Mathurin lui disaient au début qu'il ne pourrait jamais être fort s'il ne mangeait plus de viande. Ce à quoi Mathurin répondait que le taureau ne mange que de l'herbe et qu'ils ne se risqueraient pourtant pas à l'énerver ; que le cheval, également herbivore, court bien plus vite qu'eux.
En fait, les protéines, à quoi ça sert ?
Ce ne sont pas des carburants, ce n'est pas ce qui fournit l'énergie à l'organisme. Ça, c'est le rôle des sucres.
Non, les protéines, ce sont des sortes de briques avec lesquelles le corps se construit de la matière vivante, des tissus. Un enfant en pleine croissance aura donc proportionnellement plus besoin de protéines qu'un adulte, lequel n'a besoin que de renouveler ses tissus, pas de les accroître en quantité.
De quelle quantité de protéines avons-nous besoin ?
Si on comprend à quoi servent les protéines (la construction des tissus), il suffit d'étudier la composition de l'aliment par excellence du plus jeune enfant : le lait maternel. Or le lait maternel ne contient que... 7% de protéines. À une période de croissance qui ne sera jamais plus égalée au cours de la vie.
Donc, au moment où l'être humain a le plus besoin de protéines, la nature a prévu de lui en fournir 7% de son alimentation totale... Seulement. Ça remet les pendules à l'heure, non ?
Mais le mythe est coriace. Et à l'époque où nous devenions végétaliens, j'ai moi-même cédé à la peur de la carence, surtout pour les enfants. J'ai considérablement augmenté notre apport en légumineuses, je suis passée aux céréales complètes, on a mangé encore plus de tofu, et j'ai savamment réfléchi à la question des "protéines végétales complémentaires" *. Je ne vais pas vous refaire un blabla là-dessus, car tout ça a fini par s'écrouler quand j'ai enfin compris que, végétales ou animales, les protéines sont acidifiantes, et donc favorisent la perte minérale (donc osseuse) et fatiguent les reins. En effet, ces protéines (animales ou issues des céréales et légumineuses) sont basées sur l'azote, qui est dégradé par le corps en acide urique. L'acide urique est une toxine très difficile à éliminer par le corps quand il est produit en trop grande quantité, ce qui est le cas avec ces aliments trop riches en protéines.
En fait, de quelles protéines avons-nous besoin ?
Une alimentation physiologique, composée de fruits, de légumes, de feuilles vertes, et d'un peu de noix (tout ça cru), répond parfaitement aux besoins de l'organisme humain. Normal, puisque c'est ce que la nature a prévu ! Inutile de recourir donc aux légumineuses qu'il faut cuire, à la viande qu'il faut chasser, il suffit de tendre les mains vers les fruits ou attraper les feuilles vertes qui poussent à la surface du sol.
Les protéines sont partout car elles sont constitutives de chaque cellule vivante, qu'elle soit humaine, animale, ou végétale. Il est donc impossible d'être carencé en protéines.
protéine : acides aminés reliés en chaîne |
En ce qui concerne la qualité de ces protéines, revenons un peu sur la digestion humaine. Le corps ne se nourrit que d'acides aminés, qui sont les constituants de protéines. Pour faire simple, une protéine est une chaîne plus ou moins longue d'acides aminés, et pour faire imagé, une protéine est un train dont les wagons sont les acides aminés.
Or la protéine est trop grosse pour être utilisée par l'organisme, il doit d'abord la décomposer en ses constituants de base, et cela lui demande un effort de digestion. Par contre, les herbes et les feuilles vertes offrent directement ces acides aminés : la digestion est facile, rapide, l'élément protéinique est biodisponible (= utilisable tel quel par l'organisme).
Saviez-vous que dans une tête de salade romaine, il y a... plus de 7g de protéines, enfin d'acides aminés, biodisponibles donc facilement assimilables par l'organisme ?
Caroline
* Je tiens à préciser ici que vous trouverez de nombreuses recettes sur ce blog qui remontent à cette époque familiale du "végétalisme cuit", lequel inclut une quantité très importante de légumineuses et céréales complètes. Je n'efface pas ces recettes car, après tout, elles font partie de mon chemin, de ma transition alimentaire, et que si j'en ai eu besoin à un moment donné dans ma vie, d'autres peuvent également y trouver leur compte.
J'insiste néanmoins sur le fait qu'à mon avis un régime fondé sur ces aliments est une grande erreur et qu'il ne doit être que temporaire à cause de l'acidification massive qu'il produit inéluctablement.
2 commentaires :
Merci pour ce post très ouvert et tolérant, et tout le blog d'ailleurs, qui m'accompagne dans ma remise en question de mes habitudes alimentaires et des produits en général que j'utilise... Côté alimentation, j'ai l'impression de débarquer, mais les changements peuvent être rapides heureusement, alors happy happy !
Merci !
Oui parfois ça fait drôle de comprendre que ce que l'on pensait "excellent pour la santé" est en fait totalement délétère... Big claque dans la figure pour moi quand j'ai enfin compris que mon super pain au levain fait maison rendait ma fille très malade... Et nous aussi de manière plus insidieuse.
Mais depuis, happy happy comme tu dis ;o)
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