Les couleurs :
Le é, c'est bleu foncé. On entend é à la fin de l'expression.
Le è (ou ê), c'est vert clair. On entend è dans vert et dans clair.
Peu importe l'orthographe des expressions ici, d'accord ? Ce qui compte, c'est ce qu'on entend, et ce qu'on va associer au phonème, à savoir une couleur.
Ainsi, quand l'enfant écrit un mot, disons "amitié", on prononce tout haut ce mot, puis on prononce tout haut "bleu foncé" et "vert clair", en insistant bien sur le son qui nous intéresse (prononcer "bleu foncéééé" et "veeeeert claiiiiiiiir"). L'enfant répète, et compare le son qu'il entend dans "amitié" au son qu'il entend dans "bleu foncé" et "vert clair".
Très vite, il entendra le bon son, qu'il reliera à la couleur, et en se référant à une affichette, il saura quel accent écrire.
Au début, peu importe que l'enfant ne connaisse pas le nom de l'accent - aigu, grave, circonflexe. Mathurin me disait : "C'est l'accent bleu foncé", ou bien "C'est l'accent vert clair, le chapeau". Je bannis les termes techniques, certains finissent par apparaître dans l'apprentissage, mais ça se fait tout seul.
La forme de la bouche :
Le é est fermé (on entend bien é dans fermé) : donc la bouche est fermée (étirée sur les côtés, mais fermée en hauteur).
Le è (ou ê) est ouvert (là encore, on entend è dans ouvert) : la bouche est bien plus ouverte en hauteur.
Montrer à l'enfant la différence de position de la bouche lorsqu'on prononce les 2 phonèmes : sur soi, puis sur lui-même devant une glace.
J'ai réuni ces deux techniques de différenciation dans une affiche qui reste au mur en permanence :
télécharger l'affiche du e accentué
Pour Eugénie, qui a commencé à lire en français plus jeune que Mathurin, je lui ai créé des petits e rigolos, et je lui faisais des petites saynettes.
Le e non accentué. Il est blanc parce qu'il n'a rien de particulier, et bien souvent on ne l'entend pas, alors il dort.
Le é : il n'est pas content ! Il dit "Héééé !" d'un air fâchéééé parce que le è lui est rentréééé dedans. Mes lettres sont plastifiées et manipulables : je les fais donc jouer comme des marionnettes, et le é donne un coup de pieeeeeed au è.
Le è est innoncent : "Eeeeeh, mais j'ai rien faiiiiiiit, moi !" (récurrence de sons "è", bien insister en les prononçant). Il a un petit air triste d'être accusé pour rien !
Même jeu avec le ê, qui se prononce comme le précédent.
Noter que les couleurs sont les mêmes que celles de l'affiche précédente qui servira plus tard à Eugénie.
Tout cela était pour aider mes enfants à différencier les sons é et è. Mais il fallait aller plus loin, avec l'orthographe, l'emploi de ces accents. Alors poum poum poum, encore une affiche (chez nous les murs sont plus des supports pédagogiques que des supports esthétiques... Y en a partout, des trucs de français !) :
télécharger l'affiche
Et enfin, un petit exercice pour s'entraîner ! Ici : exercice sur les accents du e.
Bien entendu, les affiches sont au mur, on a le droit de s'y référer et on choisit la méthode qu'on préfère (les couleurs ou la forme de la bouche, ou pourquoi par la manipulation des lettres plastifiées).
Ça marche !
Caroline