photo : Mathurin |
C'est a priori facile à confondre, mais un peu d'informations et de bon sens permettent de se démêler les pinceaux.
D'abord, il faut savoir ce qu'est une "crise de guérison", aussi appelée crise d'élimination, crise d'acidose, crise de détox.
Je me permets de vous renvoyer à mon petit topo sur les crises de guérison, mais pour faire rapide, sachez que tout changement alimentaire vers une alimentation plus physiologique (donc : diminution/suppression des toxiques et/ou augmentation des apports physiologiques) induit automatiquement un regain d'énergie pour l'organisme, qui dans un premier temps nous accorde cette nouvelle énergie et nous laisse l'utiliser comme bon nous semble, mais qui par la suite décide de se la garder pour se nettoyer (et nous la rend après son nettoyage !). Se nettoyer : détoxifier, faire le ménage, trier les déchets.
Et c'est ainsi qu'après toute transition alimentaire, on se réjouit du surcroît d'énergie et de bien-être que cela apporte pendant quelques temps et... un jour, on commence à rencontrer les difficultés. Fatigue, boutons, douleurs, fièvre... Et là, on se dit à quoi bon si c'est pour être malade comme avant...
C'est là qu'intervient la connaissance d'abord. Je sais ce qui se passe, j'étais prévenue. Je savais que je devais en passer par là.
Mais... on ne peut pas s'empêcher de douter, parce qu'autour de soi, on peut recevoir des réflexions ("Ah tu vois, finalement ton truc ça marche pas !"), ou bien on peut se dire soi-même que "c'est normal, il y a un virus qui traîne, donc je suis malade"...
Alors, intervient le bon sens. Pour distinguer à ce stade la maladie de la crise de guérison, on observe le contexte, l'hygiène de vie :
- Est-ce que j'ai réintroduit un toxique, même en faible quantité ?
- Est-ce que je dors suffisamment ?
- Est-ce que mon activité quotidienne est suffisante ?
Si je réponds oui à ces questions, alors c'est que je traverse une crise de guérison, tout simplement. Qui passera certainement aux yeux des autres pour une "maladie", qui sera diagnostiquée comme telle par le médecin car la médecine ne soigne que le symptôme, mais moi, au fond de moi, avec mes connaissances et mon bon sens, je sais que je ne suis pas malade (mais je m'écrase et je préfère dire que j'ai chopé un truc ou que l'hiver commence à être trop long, je n'ai plus envie de me justifier. Et puis de toute manière j'ai un peu du mal à convaincre du bien fondé de ma démarche en toussant comme une dingue ! On en reparlera donc plus tard, quand la crise de guérison sera passée !).
Mais une fois qu'on sait qu'on n'est pas malade et qu'on traverse une crise de guérison, on n'est pas obligé d'accepter de supporter ces symptômes ! En connaître les tenants et les aboutissants aide à mieux les vivre, mais on n'est pas non plus des martyrs. Enfin pas moi.
Alors que faire ?
Revenir en arrière, réintroduire les toxiques (gluten, produits laitiers, sucre, produits industriels...) ? Non, surtout pas. On est sur un chemin et on continue d'avancer. Par contre on a le droit de ralentir, et ce ralentissement est selon le cheminement de chacun. Par exemple quelqu'un qui était passé au tout cru se cuisinera des légumes au dîner. Quelqu'un qui venait d'arrêter le gluten mangera plus de céréales sans gluten. Quelqu'un qui avait augmenté massivement son apport de fruits le diminuera un peu.
Jusqu'à ce que les symptômes disparaissent.
Et ensuite on pourra poursuivre le chemin, en modulant toujours selon son ressenti, mais sans retourner en arrière.
En même temps que ce ralentissement sur le chemin, il faudra vraiment travailler sur les émonctoires, trouver lequel est notre point faible et faire en sorte de le débloquer. Parce qu'un changement alimentaire remet les toxines en circulation mais... ne les élimine pas pour autant ! Le travail d'élimination se fait naturellement si les émonctoires (intestins, reins, peau, poumons) fonctionnement bien, mais ça n'est pas toujours le cas...
Pourquoi je vous raconte tout ça ?
Parce que je suis en plein dedans.
Ma transition alimentaire a commencé très progressivement (sur des années), et je n'ai jamais eu de problèmes. Sauf que ces derniers mois j'ai accéléré les choses et finalement, j'ai été trop vite, je m'en rends compte maintenant.
Arrêt du gluten définitif en octobre, alimentation crudivore à 85% à partir de décembre... et le coup de grâce fin février : achat d'un extracteur de jus et consommation de jus de légumes et de fruits tous les jours.
Je ne soupçonnais pas le pouvoir des jus... J'avais pourtant lu sur ce sujet, mais vous comprenez, moi je suis plus forte que tout le monde, et surtout bien moins intoxiquée puisque ma transition alimentaire a débuté il y a des années. Donc j'allais me faire plaisir avec mes jus sans en pâtir !
Que nenni...
Je dois dire que la crise de guérison avait commencé avant les jus, début février. Jusque là, j'étais Wonderwoman, rien ne pouvait m'arriver, j'avais une pêche d'enfer et je n'allais certainement pas expérimenter des symptômes désagréables !
Tu parles. Je vous faire une petite liste de ce que j'ai eu depuis début février :
- très forte fièvre (j'ai appelé ça la grippe, le virus était dans le coin et ça rassure les gens)
- très grosse fatigue
- démangeaisons sur tout le tronc, puis juste derrière les oreilles (argh... une horreur)
- toux
- mal de gorge
Et parallèlement, car une crise de guérison est AUSSI accompagnée de manifestations positives :
- disparition du psoriasis (3 cm2 sur le cuir chevelu depuis que mon adolescence)
- une peau naturellement plus hydratée et plus douce que jamais (mince, je venais de me faire un baume qui sent le paradis parce que tous les hivers, la peau de mes mains est terriblement sèche)
- disparition des odeurs corporelles (diantre, que vais-je faire de mon meilleur déodorant du monde ?)
- un excellent moral "malgré tout" ! (oui bon je ne vous cache pas que j'en ai un peu ras le bol des symptômes listés dans le paragraphe précédent, mais globalement, il fait beau dans ma tête)
J'hésitais à faire étalage de tout ça ici, et puis je me suis dit que ce serait plus un témoignage qu'un étalage. Ce que je traverse sans inquiétude, en toute sérénité (enfin... quand on a des gratouilles dans le dos en pleine discussion au bureau je ne sais pas si on peut vraiment parler de sérénité hihihi !), il est évident que d'autres que moi l'expérimentent mais pas forcément dans la tranquillité d'esprit. Certains se pensent sûrement "malades" alors qu'ils ne le sont pas.
Et finalement, ce qui m'a décidée à écrire cet article est celui d'Anne-Marie de CrudiVegan, paru il y a quelques jours, dans lequel elle explique tout ce processus. Je vous encourage à le lire en entier, mais je ne peux que lui piquer une phrase en guise de conclusion :
"Ces désagréments sont de toute manière bien moins graves que les maladies qui surviendraient dans le futur sans cette remise en cause de votre façon de manger".
À bon entendeur, salut !
Caroline
2 commentaires :
Bonjour Caroline, sur ce nouveau chemin nous avons tous nos expériences et je te remercie d avoir le courage et le temps de les partager. Cela permet d avance pour ceux qui se mette en chemin. Je suis passée par là (maladie :( + opération que j ai essayé d éviter jusqu'à la dernière minute) mois aussi j ai repris des légumes cuits à la vapeur et simplifié mes jus ( pomme/carotte ou pomme/épinard ou pomme/choux rouge). Maintenant, j ai de nouveau la santé et je pense me procurer les plantes médicinales chez ABC pour aider le corps à éliminer et à mieux fonctionner. Pour éviter les désagréments des dernières semaines. Bien à toi et ta petite famille, toujours autant de plaisir à passer pour votre site, même si je ne laisse pas souvant de commentaires ( c est le deuxième). A bientot Paula;)
Bonjour Paula,
Merci pour ton petit mot. Pas facile de traverser ces "désagréments" comme tu dis ! Je commence aussi certaines plantes d'ABC donc ça devrait m'aider.
Merci pour les bisous et à bientôt !
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