Mais vous le savez, chez nous on aime bien les découvertes culinaires et les challenges gustatifs. D'où la corde raide quand on invite des amis... Oui parce que je ne servirais pas une soupe crue à n'importe qui, même si par définition mes amis ne sont pas n'importe qui. Les adultes peuvent encore jouer le jeu et rester polis, mais pas les enfants.
Eh bien la semaine dernière, je ne m'étais pas trompée en lançant les invitations puisque quand j'ai annoncé le menu (salad bar), la jeune fille de nos amis (8 ans, la jeune fille) a poussé des hurlements de joie. Elle a quand même eu un doute dans la seconde qui a suivi et a osé demander : "avec des brocolis ?". Eh bien avec des brocolis, si tu y tiens !
Comme quoi...
Donc, au menu samedi soir pour un salad bar qui donne la pêche :
- des crudités (bâtonnets de carotte, lamelles de poivron) et des bouquets de brocoli vapeur croquants
- des feuilles de salade verte pour faire des rolls avec ce qu'on trouve sur la table
- du pain au levain
- un pâté aux champignons (cru, recette dans Crudessence)
- un pseudo guacamole (très pseudo : un avocat écrasé à la fourchette, plein de jus de citron, du sel et du poivre)
- une "salade Madras" (Crudessence)
- un velouté d'épinards, cru
- à boire : du kombucha (les 4 enfants ont descendu 3 bouteilles dans la soirée)
- et en dessert, des pavés aux dattes.
Mathurin apprend doucement que les rédacteurs des livres de cuisine sont rien que des gros menteurs... Quand ceux de Crudessence annoncent impunément 15 minutes de préparation, il n'y croit plus : il lui en faut au moins 60. Ce qu'on ne vous dit pas dans les livres de cuisine :
C'est qu'il y a certainement des petites mains pour nettoyer le bol du mixer entre deux préparations ;
Qu'ils ont un couteau magique qui ne colle jamais pour découper les dattes ;
Qu'ils n'oublient jamais d'acheter un sachet de noix de coco séchée ;
Qu'il n'y a jamais de fausse manip qui fait tomber de la préparation collante par terre qu'il faut bien vite nettoyer sous peine de s'en mettre plein les pieds ;
Qu'ils prennent toujours le bon contenant et non pas un bol trop petit qui déborde et qu'il faut vite changer pour un plus grand, sans oublier de laver le trop petit parce qu'il doit servir à peser les figues...
Bref, des gros menteurs, je vous dis !Mais qu'importe ! On n'apprend jamais rien si on ne se lance pas, n'est-ce pas ?
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| Salade Madras |
Dans le menu de samedi soir, Mathurin a fait lui-même la salade Madras et les pavés aux dattes. Je lui ai appris qu'on doit parfois bidouiller une recette afin de l'adapter à ce qu'on peut trouver dans nos magasins à nous (oui parce que les 500g de noix du Brésil à 11000¥, si vous voyez ce que je veux dire... Ça fait 84 euros, 113 dollars canadiens. Ah quand même. Ouais, quand même...).
Donc voici ici notre version des pavés aux dattes de Crudessence. La version originale est dans le livre, et s'appelle d'ailleurs "Carrés aux dattes", mais je trouve l'appellation de "Pavés" plus descriptive. Ç'est dense, c'est riche, c'est intense, on ne sert que des petites portions. Et c'est tout simplement délicieux.
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| Pavé aux dattes |
Pavés aux dattes :
1) la "pâte" :
- 40g de noix de cajou
- 90g de noix de pécan
- 135g de noix de coco râpée
- 4 dattes dénoyautées (trempées dans un peu d'eau chaude si elles sont très sèches)
- une pincée de sel
Réduire les noix en tout petits morceaux au mixeur. Ajouter les autres ingrédients, et mixer jusqu'à obtenir une boule. On peut ajouter un peu d'eau si nécessaire.
2) la garniture :
- 250g de dattes dénoyautées, trempées si elles sont très sèches
- 100g de figues sèches
- une pincée de sel
- 20 gouttes d'HE d'orange (on peut remplacer par un peu de jus d'orange)
Au couteau, hacher les dattes et les figues menu. Ajouter les autres ingrédients à la main.
3) le montage :
Garnir un moule à cake, ou un moule carré (15cm/15cm) de papier sulfurisé (faire 2 bandes qui se croisent pour éviter les plis dans les angles), et tasser dans le fond 2/3 de la pâte. Étaler dessus la garniture, puis tasser en troisième couche le reste de la pâte.
Réserver au frigo pour faire durcir le gâteau. Démouler, et découper en carrés avant de servir.
Comme chaque fois qu'il a cuisiné, Mathurin était très impatient de passer à table. Il répétait tout le temps "je peux pas attendre pour le dîner"... Eh oui, dire que le lendemain c'est le jour du français à la maison... Je n'ai jamais réussi à leur faire passer cette habitude de langage calquée sur l'anglais "I can't wait for...". Rien à faire. Même si je passe mon temps à les correcter (sic...) comme ils disent... D'aucuns se demanderont pourquoi je me permets d'avoir un rubrique "enseigner le français à la maison"... Surtout que... le pire... le pire, c'est que j'en arrive à ne plus l'entendre, le "je peux pas attendre pour" !!
Bon, les invités ont fini par arriver, et le repas fut un succès. Et tant mieux, parce que les cuisiniers de presque 11 ans on besoin d'encouragements, surtout quand ils y ont passé l'après-midi !
Caroline
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